La durbanophobie, vous connaissez ?

"Voilà un nouveau concept inventé par l'Egypte le 25 avril après l'intervention de l'Institute for Human Rights and the Holocaust qui parlait notamment de "Durban 2". Mais l'Egypte est également très pointilleux sur l'utilisation des termes.

"Il s'agit d'un point technique. Nous ne connaissons aucun processus qu'il s'appelle Durban 2. Nous sommes dans "la conférence d'examen de Durban."
Nous demandons donc à chacun de parler de cette réunion par son nom officiel : la conférence d'examen de Durban". Il n'y a rien qui s'intitule "Durban 2" !
Et aussi, un rapide commentaire. Je ne pense pas que la Durbanophobie soit compatible avec la conférence d'examen de Durban."

Dans la réunion d'ONG organisée le 28 avril, (voir rapport de ICRARE)Khrishna Ahoojapatel, de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la liberté, a affirmé "qu' il y avait une conspiration souterraine pour empêcher la tenue d'une conférence des ONG".
Shimon Samuel du centre Simon Wiezenthal a alors demandé de qui venait cette conspiration.
Khrishna Ahoojapatel n'a pas répondu. Pourtant en août 2008, elle avait été on ne peut plus claire lors de la première réunion préparatoire.

En tout état de cause, il est interdit désormais de parler de DURBAN 2,c'est un signe incontestable de Durbanophobie!

D'ailleurs le 30 avril, la déléguée d'Afrique du Sud a repris sur ce point la représentante de l'Institute for Human Rights and the Holocaust :
"Madame, cela fait quelques temps que j'ai levé mon panneau pour une motion d'ordre. Mais malheureusement je n'ai pas été reconnue pendant que l'oratrice parlait.
Il y a eu une demande pour que l'on appelle cette conférence selon son titre. C'est une Conférence d'examen. Il n'y a jamais eu de Durban 2. Et je demande, Madame la Présidente, s'il vous plait, d'insister là dessus. La personne qui a pris la parole doit appeler la conférence par son vrai nom. C'est une conférence d'examen. A chaque fois que quelqu'un fera l'erreur et donnera un autre nom, il faut qu'il y ait une motion d'ordre et que l'orateur soit coupé. Je vous remercie."

"Je vous confirme ce qui a été dit. C'est une conférence d'examen de Durban. Il n'existe pas de nom tel que Durban 2. Et vous pouvez consulter à ce propos tous les documents qui circulent à l'ONU et ont été approuvés.
Certaines ONG ont choisi un nom tel que Durban 2 au lieu de l'appeler la Conférence d'examen de Durban. Je vous demande de ne pas avoir recours à ce type de nom qui n'existe pas. (...) Je donne la parole au distingué délégué algérien qui a demandé la parole."

"Je voudrais soutenir ce qui vient d'être dit par la distinguée ambassadeure d'Afrique du Sud.
Les Organisations non gouvernementales doivent respecter les règles du jeu et l'éthique et principes requis de la courtoisie.
Je demanderai à l'ONG qui vient de parler de lire et d'interpréter stricto sensu ce qui a été dit par mon ambassadeur et de n'en faire aucune autre interprétation. "

Attention donc... Pas de Durbanophobie de la part de certains groupes qui persistent à parler de Durban 2 !

Ce principe devrait d'ailleurs s'appliquer à toutes les conférences mondiales :
- pas de Beijing + 5 ou +10, (pour la conférence mondiale sur les femmes) si non on sera qualifié de Beijingophobie,

- pas de Rio + 10 (conférence mondiale sur l'environnement) ou ce sera de la Riophobie. D'ailleurs on a coutume d'appeler la conférence de Rio, le "Sommet de la Terre". Ce n'est pas son vrai nom !!!

Il faudra en aviser le délégué Egyptien ! Que risque-t-on si l'on savise à parler de Caire +..., pour la "conférence d'examen sur le développement du Caire" ?
En tous cas, on est avertit, faut pas rigoler avec la Cairophobie...

Comments

[Bernice]

Ce qui m'a surtout frappé, lors de l'intervention algérienne était qu'étaient souhaitées, de la part des ONGs "l'éthique et principes requis de la courtoisie". Si seulement quelqu'un avait le courage d'exiger cela des ETATS !
Bernice