Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Malka Marcovich...enjeux internationaux
Malka Marcovich...enjeux internationaux
Newsletter
Archives
27 janvier 2009

Déplacements forcés en RDC

27 janvier 2009

Un expert en droits de l’homme des Nations Unies craint de nouveaux déplacements de population dans l’Est de la RDC

GENÈVE - M. Walter Kälin, le Représentant du Secrétaire-Général sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays, a appelé aujourd’hui tous les acteurs impliqués dans les opérations militaires menées actuellement dans les provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) à respecter scrupuleusement  le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Ces opérations sont menées par les forces armées de la RDC et du Rwanda, en association avec des groupes armés non-étatiques, contre les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé non-étatique opérant dans le Nord et Sud Kivu.

« A moins qu’une distinction claire ne soit établie entre les combattants et les civils et que des mesures de précaution ne soient prises pour protéger ces derniers, je crains que ces opérations ne provoquent de nouveaux déplacements massifs de la population civile et n’aggravent la crise humanitaire dans la région du Kivu », a indiqué M. Kälin. Celui-ci a ajouté : « Lors du lancement d’opérations militaires, le Gouvernement de la RDC a la responsabilité de protéger la population civile et d’organiser l’assistance humanitaire nécessaire. Cela signifie également que toute information pertinente relative à la réponse humanitaire et à la protection des civils doit être communiquée de façon transparente et en temps utile à la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC). Toutes les parties au conflit doivent faciliter l’accès aux agences humanitaires ».

M. Kälin a également rappelé que les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, y compris le déplacement forcé de population, doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites et doivent être punis. « Ils peuvent également faire l’objet de poursuites devant la Cour pénale internationale », a ajouté M. Kälin.

« Nous avons observé récemment des actes de représailles violents commis contre les civils par des groupes armés non-étatiques dans la Province Orientale », a souligné M. Kälin. A la mi-décembre 2008, les forces armées de la RDC et de l’Ouganda ont lancé une opération militaire conjointe contre l’Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army, LRA), un groupe armé non-étatique dont le chef Joseph Kony a été inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. M. Kälin a précisé : « les combattants de la LRA fuyant l’offensive ont tué au-moins 500 civils, violé des femmes et enlevé des enfants. On estime que plus de 100,000 personnes ont été déplacées de manière forcée ».

Le communiqué de M. Kälin est publié en sa qualité de Représentant du Secrétaire-Général sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays, à la suite de sa visite du 17 au 23 janvier 2009 à Kinshasa et Goma (la capitale provinciale du Nord-Kivu).

M. Kälin a effectué cette visite à l’invitation du Gouvernement de la RDC. Il est membre du groupe des sept experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, suite à sa session spéciale du 1er décembre 2008, d’examiner de façon urgente la situation actuelle dans l’Est de la RDC, afin de faire rapport au Conseil des droits de l’homme lors de sa 10ème session au mois de mars 2009, sur les meilleurs moyens d’apporter une assistance technique à la RDC pour répondre à la situation des droits de l’homme, en vue d’obtenir des améliorations tangibles sur le terrain, tout en prenant en considération les besoins formulés par le Gouvernement de la RDC (cf. la résolution S-8/1 du Conseil des droits de l’homme, qui fait écho à la résolution 7/20).

M. Kälin, un expert indépendant et professeur de droit à l’Université de Berne (Suisse), occupe le poste de Représentant du Secrétaire-Général sur les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays depuis 2004.

Publicité
Commentaires
Publicité