En marge de la réunion préparatoire de Durban 2, Khatami prépare son retour politique international
Alors que se réunissaient à Genève les distingués délégués pour la réunion préparatoire de Durban 2, l’ancien (peut-être futur) président de la République islamique d’Iran, Sayyed Mohamed Khatami, conviait les anciens (peut-être futurs ?) haut dignitaires - qui comptaient dans la marche du monde il y a dix ans - à se réunir lors d’une conférence les 13 et 14 octobre à Téhéran, intitulée La religion dans le monde moderne (sous les auspices de la Fondation Dialogue des civilisations fondée et présidée par Khatami, du Club de Madrid et du Oslo Center for Peace and Human Rights) *
Parmi les personnalités invitées à débattre « de la manière dont les chefs politiques et religieux peuvent coopérer pour promouvoir la paix, les droits humains, les valeurs religieuses et morales, la diversité et la coexistence pluraliste dans les sociétés modernes », on trouvait notamment :
- Kofi Annan ancien Secrétaire Général de l’ONU,
- Federico Mayor, ancien Directeur général de l’Unesco et actuel co-président de l’Alliance des Civilisations,
- Pino Arlacchi, ancien Directeur général du Bureau pour le contrôle des drogues et de la prévention du crime de l’ONU,
- Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande, ancienne Haute Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU et actuelle vice-présidente du Club de Madrid
- Jorge Sampaio, ancien Président du Portugal, et actuel Haut représentant de l’Alliance des civilisations auprés du Secrétaire Général de l’ONU,
- Joseph Deiss, ancien Président de la Suisse,
- Chandrika Kumaratunga, ancien Président du Sri Lanka,
- Dr Abdullah, ancien Ministre des affaires étrangères d’Afghanistan ,
- Kjell Magne Bondevick ancien Premier ministre de la Norvège,
- Sadiq Al Mahdi, ancien Premier ministre du Soudan,
- Zlatko Laumdzija, ancien Premier ministre de Bosnie,
- Romano Prodi, ancien Premier ministre de l’Italie,
- Lionel Jospin, ancien Premier ministre de la France...
Les participants affirmèrent que cette rencontre n’avait rien de politique. Son unique but étant de promouvoir le dialogue entre les différentes cultures.
Néanmoins, la déclaration finale est on ne peut plus politique et les leaders religieux y tiennent un rôle de premier ordre.
Le préambule affirme « que la crise mondiale de l’alimentation, de l’énergie et la crise financière, ainsi que la violence exercée par des acteurs non étatiques ou des Etats, (…) en particulier en Palestine, en Irak et en Afghanistan, risque d’exacerber les divisions entre les sociétés. »
Le programme d’action en douze points demande notamment la création d’un « taskforce » de leader religieux et politiques afin de se pencher sur les conflits régionaux et mondiaux, d’organiser des réunions pour promouvoir une vision focalisée sur le dialogue, promouvoir les meilleures pratiques de dialogue entre les religions et les cultures, établir des partenariats locaux et des réseaux avec la société civile, faire participer le secteur privé, promouvoir le dialogue sur Internet et des éditoriaux dans les journaux, publier périodiquement un Rapport d’observation du dialogue religieux et culturel…
Lorsque l’on apporta à Khatami 65 roses pour célébrer son anniversaire, celui-ci déclara que la date était pure coïncidence. Par ailleurs, il refusa de se prononcer sur sa candidature à huit mois des élections présidentielles iraniennes.
A l’issue de la conférence, il convia les dignitaires présents à un voyage dans sa ville natale, à Yazd, au centre de l’Iran.
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